Joseph, André Cramps

(Jacques Chancel, homme de radio et de télévision)

est né le 2/7/1931 mais officieusement et pour arrangement le 2/7/1928 à Ayzac-Ost en Bigorre dans les Hautes Pyrénées.

Fils unique d’Auguste Cramps, compagnon du devoir, escaliériste et de Marie Bourdette. Il fait ses études au collège de Saint Pé de Bigorre, institution Jeanne d’Arc de Tarbes et au lycée Victor Duruy à Bagnères de Bigorre.

Enfant il rêve de rejoindre l’Indochine où un oncle, aventurier, dresse des éléphants et dirige une plantation de caoutchouc. Il revendique être né en 1928, son instituteur l’ayant vieilli de trois ans fin qu’il puisse entrer à l’école des Transmissions de Montargis et partir pour l’Indochine.

Affecté à l’âge de 17 ans, comme correspondant de Radio France Asie à Saïgon, il prend le pseudonyme de Jacques Chancel. Un oncle, inspecteur des forêts en Indochine, le confie à William Bazé, président des orphelins eurasiens qui possèdent des éléphants et des singes domestiques et fréquente l’empereur Boa Daï .

A l’Hôtel Continental de Saïgon, il rencontre Lucien Bodard, Max Clos, Jean Lartéguy. Il fréquente les fumeurs d’opium et les casinos de Cholon, des sectes mafieuses les Binh Xuyên dont le gourou Lê Vân Viên et Pierre Schoendoerffer. Il parcourt de 1952 à 1958 tout le Sud Est asiatique pour Paris Match et terminera ses études de droit entre Saïgon et Pékin.

Une parenthèse en 1952, alors qu’il se trouve avec des officiers dans une jeep, il saute sur une mine et sera le seul rescapé. Malheureusement il tombe dans le coma et perd la vue durant 7 mois. Il écrira dans « La nuit attendra »  j’ai toujours été handicapé par cette mémoire,  j’avais comme une honte et je ne pouvais pas en parler, c’est pour cela que j’ai attendu longtemps pour le faire.

A son retour en France en 1956, Jacques Chancel entre comme rédacteur à Télé-magazine, puis intègre Paris-Jour dont il sera le directeur de 1958 à 1972 . Il est enrôlé dans l’équipe d’Annick Beauchamp sur France Inter, là il a l’idée d’un tête à tête en direct.

En 1967, il dirige aux éditions Julliard, la collection « idée Fixe » sous la direction de Marcel Jullian et publie 120 livres dont « Les moins de seize ans » de Gabriel Matzneff en 1974 .

L’écrivain avait rédigé un article dans le Figaro Littéraire « Jacques Chancel où le Torero socratique » avant d’être invité trois fois dans Radioscopie en 1969, 1973 et 1981 . Le livre sera réédité aux éditions Léo Scheer.

Le 21 Septembre 1968, il créé sur France Inter, Radioscopie, première de 2878 émissions, qu’il présente durant 20 ans. Il crée également « Le Grand Amphi » et anime de 1972 à 1989 sa célèbre émission télévisée «  Le Grand Echiquier ». Après l’éclatement de l’ORTF, il devient conseiller spécial de Marcel Julian. Il participe avec lui à la création d’Antenne 2 et commande à l’artiste Jean Michel Folon un générique d’ouverture et de fermeture, devenu célèbre. Générique diffusé de 1975 à 1983 sur une cantilène pour hautbois et orchestre, composée par Michel Colombier.  Deux de ses grandes phrases citées au sujet des programmes télévisés de qualité : « Il ne faut pas donner au public ce qu’il a envie de voir mais ce qu’il pourrait aimer ».  Et au sujet de la mode : « vouloir être dans le vent c’est une ambition de girouette ».

En 1982, il fait une unique apparition dans le film  « La Boum » de Claude Pinoteau. Passionné de vélo, il suit 33 fois le Tour de France. En 1953, il s’était marié à Jacqueline Moreau, dont il divorcera. Remarié à Martine Labrosse-Vigneau, il adoptera les enfants de celle-ci : Gauthier, né en 1973 et Marie-Alix, née en 1975 .

Dès 1958, il achète une maison de campagne à Cély sur la départementale 372, lieu habité aujourd’hui par Caroline Delépine, graveur, artiste issue de la prestigieuse Ecole Boule.

Il décède à Paris le 22 Décembre 2014 et repose fidèle à sa chère Bigorre, dans la crypte de la chapelle de son château de Miramont, acquis en 1960 à Adast.